Il ne suffit pas de penser. Chacun veut plutt suivre des raisonnements solides, inventer de bonnes ides, obtenir des conclusions. Pour cela, il faut des mthodes de pense. L, personne nest plus utile que les philosophes, car presque tous ont laiss des mthodes : des moyens pour rflchir et agir de manire intelligente, peut-tre universelle. Au bout, il y a lespoir de saisir le but de son existence ou mme le sens de la vie. Face un chagrin damour ou devant le mystre de ltre, les philosophes proposent des procds intellectuels qui peuvent se rvler pertinents. Ils enseignent, par exemple, comment dmler les fils dun problme trop embrouill, comment changer de point de vue. Lavantage dune mthode, cest quon peut lutiliser ailleurs que chez son auteur et pour dautres domaines que ceux prvus. La clef Descartes sert ouvrir dautres maisons que la maison Descartes. Encore faut-il que la mthode soit simple et quelle simplifie lexistence. Si elle est trop difficile, elle ne sert rien. Dun autre ct, lexistence et la vie sont choses compliques. O se trouve lquilibre entre la simplicit espre et la complexit constate ? Une mthode est un labyrinthe particulier lintrieur du labyrinthe gnral de ltre. Alors, jusqu quel point ces deux labyrinthes celui de la mthode, celui du monde se superposent-ils ? Jusqu quel point admet-on quun labyrinthe philosophique, fait pour se sauver dans le labyrinthe compliqu du monde, soit lui-mme compliqu ? Cest l quinterviennent les choix individuels, le courage, la finesse. Chacun va choisir sa mthode, tout en admettant limage du labyrinthe, cest--dire lide quil y a, au-del des difficults dapproche, une issue, un salut, la lumire au bout. |