?... La jeune fille, anime par une droiture inexprimente naturelle la jeunesse, souffrait de se trouver parfois en hostilit avec son entourage. Mais, froisse par des sentiments qui n?taient point trs levs, elle ne pouvait se dfendre de manifester un peu d?loignement pour l?infriorit morale du petit monde des Tournelles. Elle aurait voulu retenir souvent l?expression de ses contrarits ou de ses rpugnances, mais les chocs devenaient invitables et chaque jour plus frquents. Henriette tait toujours dispose prendre le contrepied des opinions prconises par ce groupe de personnages, dont les dfaillances lui semblaient une mauvaise recommandation de sens et de dignit. Partant de ce principe, fatalement, forcment enracin dans son esprit, que sa famille ne pouvait juger avec une autorit lgitime le bon ou le mauvais, l?honnte ou l?inconvenant, Henriette se dfiait de toutes les ides et de toutes les actions de ses parents et de leurs amis, et croyait prfrable de s?appuyer sur ses propres instincts, sans savoir qu?elle s?exposait ainsi des erreurs et de cruels mcomptes...? |