"Cette littrature a commenc avec la ngritude. Des idologues de chez eux (les Occidentaux), pour justifier l'esclavage et la colonisation, avaient dcrt que le ngre n'avait pas d'histoire parce que son histoire n'tait pas crite. Il s'est trouv des Africains de chez nous pour le dsir d'Afrique, qui se sont arms de la plume. Ils ont dmontr que l'Afrique, le premier continent de l'humanit, avait ? crites ou non crites ? de multiples traces de son pass multimillnaire. Ils (les idologues de chez eux) avaient arrt que nous tions sans culture. On leur a rpondu que les Africains de la plus longue histoire de l'humanit avaient la culture la plus riche de l'univers [Mongo-Mboussa] rappelle qu'au dbut nous savions peine crire le franais, nous tions un tirailleur sngalais. Puis ce furent des tudiants, la faim au ventre, qui reprirent le flambeau. Et quand ils quittrent les universits, devinrent des intellectuels, prirent la relve des tudiants, ce fut pour aller l'exil. C'est l'exil qu'ils ont continu crire. [...] M. Mongo-Mboussa a crit un livre important sur la littrature africaine, un livre important pour l'Afrique." Ahmadou Kourouma On attend de la littrature africaine qu'elle soit la fois exotique, porteuse d'une certaine oralit et conforme aux canons classiques du march europen. Cet essai permet de comprendre un des paradoxes qui psent sur les auteurs africains. |