Iegor Gran n'a pas du tout, du tout apprci le confinement ni les applaudissements ni le concert de casseroles chaque soir accompagnant la "valse des morts". Pour la premire fois dans l'histoire, l'Etat prenait la peine d'annoncer au pays la mort au quotidien de citoyens ordinaires, l'unit prs. L'information, au format "alerte", tait aussitt propulse sur toutes les ondes. Pendant deux mois, on a exhib son empathie pour les personnels de sant. Mais en ralit, dnonce Iegor Gran, on a aussi applaudi la mort, la peur, la servitude et l'envie d'obir, son statut de cobaye de la mdecine, la prcarit conomique des autres, la destruction de la culture. "Mes amis se terraient comme des rats, refusaient de me voir, mme distance respectable. Je me dcouvrais cern de grabataires poltrons, certains gs d' peine vingt ans, enferms chez eux, incontinents de peur. Par tout, la soumission. Des millions de personnes ont bien voulu tre cobayes dans une exprience mdicale jamais tente auparavant : le confinement gnralis. Peu importaient les consquences sociales, sanitaires, conomiques. On avait lgu la science nos corps encore bien vivants". Iegor Gran s'emporte, dnonce, et nous offre un coup de gueule froce et hilarant qui, dans le style et la construction, est dans la ligne de L'cologie en bas de chez moi (2011). "C'est vrai, quoi ! Il n'y a pas de raison que des Franais se promnent impunment tandis que le gouvernement patauge dans la crise ! ". |