Il est probable que, parmi les lecteurs de la Revue, bien peu ont franchi les grilles de la Salptrire. Un asile d?alines, un hospice pour la vieillesse, ne sont pas des spectacles faits pour tenter. On ignore volontiers, on se plat peut-tre ignorer que dans cette grande ville de Paris une autre ville est incluse, ville de vieilles femmes et de folles, qui compte prs de cinq mille habitants. vrai dire, la Salptrire est surtout destine hberger les vieilles femmes infirmes. Si quelqu?un, dsireux d?analyser les effets de l?ge sur l?intelligence humaine, voulait observer les sentiments et les passions des pensionnaires de cet immense hpital, il trouverait l les matriaux d?un curieux livre de psychologie. Peut-tre un jour cette tude sera-t-elle tente. Ici notre but est tout autre. Parmi les alines qui sont enfermes la Salptrire, il y a des malades qu?on aurait brles autrefois, et dont la maladie et pass pour un crime il y a trois sicles. L?tude de cette maladie, dans le prsent et dans le pass, est un triste et instructif chapitre pour servir l?histoire de la pense humaine, et, malgr notre insuffisance, nous oserons l?entreprendre... |