Le concept de "reconnaissance" est aujourd'hui essentiel notre identit politique et culturelle : il recouvre des exigences aussi diverses que celles de se respecter mutuellement comme membres gaux d'une communaut de coopration ; de garantir une reconnaissance inconditionnelle la singularit de l'autre ; ou de tmoigner de considration aux minorits culturelles. Or les cultures franaise, britannique et allemande divergent profondment dans leur faon de concevoir le sens et le contenu de la rencontre interhumaine. Si, dans le contexte franais, l'effort individuel pour acqurir un statut social ou une existence socialement assure fait natre la crainte de la perte de soi, dans le contexte britannique, le besoin individuel d'approbation sociale dispose les sujets exercer un contrle moral sur eux-mmes ; tandis que, dans le contexte germanophone, la ncessit o se trouve l'individu d'entrer dans une relation de reconnaissance rciproque ouvre la possibilit de l'autodtermination. Axel Honneth s'interroge sur le lien qui existe entre les trois approches : ne font-elles qu'clairer diffremment le mme phnomne de reconnaissance intersubjective, ou bien en rvlent-elles des aspects complmentaires qui, rassembls, fourniraient une image plus complexe de ces processus ? La reconnaissance est suivi, en annexe, de "Abolir les injustices, l'emporter sur le crime : retour sur les souces de la solidarit europenne" (traduit de l'allemand par Julia Christ). |