Aim Richardt nous donne un tableau sans complaisance de la socit franaise au lendemain de la Rvolution qui, avec la trop fameuse loi Le Chapelier de juin 1791, avait aboli toute corporation et laiss l'ouvrier sans dfense, selon la nouvelle jurisprudence du Code civil, art. 1781. La Rvolution qui avait firement proclam la devise grave au fronton de tous les difices rpublicains, Libert Egalit Fraternit, avait t suivie d'une rvolution industrielle gnratrice d'une socit o la bourgeoisie au pouvoir exploitait sans vergogne les ouvriers, les proltaires comme on devait bientt les dnommer. Au terme de son analyse, enrichie de nombreuses citations, l'auteur peut lgitimement conclure que le premier catholicisme social a t l'oeuvre d'une minorit de lacs et de quelques prtres, ignore des thologiens, nglige des journalistes catholiques les plus influents dont l'pigone est sans conteste Louis Veuillot et l'Univers, et mconnue de l'ensemble des vques, l'exception notable de Mgr Affre et de Mgr Sibour. Aim Richardt a publi de nombreux ouvrages, dont un Fnlon couronn par un grand prix de l'Acadmie franaise. Parmi ses dernires biographies : Lacordaire, Lamennais, Ozanam, Montalembert. |