Premire publication franaise. Livre trilingue (anglais-italien-franais) Depuis la publication de "La Belt" , paru en 1968, Andrea Zanzotto a pour habitude de renouveler son langage potique, chaque nouveau recueil. Aprs la publication de sa trilogie ("Le Galat au bois" , 1978 ; "Idiome" , 1983 ; "Phosphnes" , 1986), la pote a tout naturellement prouv le besoin de porter son regard vers de nouveaux rivages. Mditant sur la leon d'Ezra Pound qui a ouvert sa posie d'occidental la chinoise, il a voulu, d'une part, ouvrir la posie de tradition europenne la posie extrme orientale. Pour ce faire, sans improbable servilit ou hasardeuse imitation, il a choisi une forme librement inspire des haikus japonais. Pour raliser pareil ambitieux projet, il a dlaiss la langue italienne au profit de l'anglais. Cela, afin que son imaginaire soit moins tributaire d'une mmoire potique italienne ou europenne. Il a ainsi bti un recueil en recourant cette langue non maternelle qu'il a ensuite retraduite lui-mme en italien. Pareil recueil un et double a t pour la premire fois publi aux Etats-Unis, un an aprs le dcs du pote (1921-2011) en version bilingue (italien/anglais). Au centre du recueil on relve une attention soutenue pour une lmentarit linguistique, une sorte de degr zro de l'criture, s'accompagnant d'une dlicate mditation prenant le plus souvent des perceptions colores ou d'imperceptibles phnomnes mtorologiques pour thme. Ou mme d'infimes mythologies, comme l' "enfant pluie" par exemple, aptes apprhender ces spectacles offerts par les variations atmosphriques. Variations atmosphriques qui attestent en retour de la variabilit quasi sidre d'une subjectivit tendue vers le dehors pour dcrire son "monde du dedans" . Pour se reconstruire, peu peu, de transparences en transparences, sentiment aprs sentiment pour reprendre pied dans la ralit du monde environnant constitu de bruines, blancs flocons et autres mystrieuses batifiantes closions. Aussi inattendues, les unes que les autres. (Philippe Di Meo) |